Le Livre
Denis Brihat a coutume de dire que la photographie a été son université : « C’est en photographiant que je suis devenu photographe ». Son parcours l’entraîne d’abord de la photographie industrielle au reportage et à l’illustration. Cette première partie de son œuvre est couronnée par le prix Niépce obtenu en 1957 après un voyage d’un an en Inde qui va marquer sa vie. L’année suivante, lassé par la vie parisienne, il décide de s’installer à Bonnieux, en Provence, sur le plateau des Claparèdes. Dans des conditions matérielles spartiates, c’est là qu’il crée ses premiers tableaux photographiques en noir et blanc, destinés au mur.
La nature va s’épanouir dans tout son univers de création : paysages, micro-paysages in situ (pissenlits, herbes folles, chardons) ou bien objets de nature photographiés dans l’atelier (fleurs, fruits, légumes). Les coquelicots, les tulipes noires, les oignons ou les kiwis occuperont Denis Brihat pendant de longues années.
En noir et blanc ou colorées par des procédés de virages qu’il affine au fil des ans, ses images pleines de poésie ne doivent pas être considérées comme des illustrations ou des planches naturalistes, mais comme de véritables œuvres d’art qui s’offrent à la contemplation. Denis Brihat révèle un monde invisible, un microcosme mystérieux aux trésors esthétiques infinis.
La carrière de Denis Brihat est aujourd’hui internationale. Ses photographies ont été exposées à travers le monde, du MoMA ( New York) au Victoria & Albert Museum (Londres), du Musée de l’Élysée (Lausanne) au Palais de Tokyo (Paris). Elles figurent dans les plus grandes collections publiques et privées.
Cette monographie – première du genre pour cet artiste – retrace le parcours d’une œuvre singulière qui s’inscrit dans l’histoire de la photographie contemporaine.
Extraits des textes
Il serait temps de reconnaître à Denis Brihat la place qui lui est due. Ils sont peu nombreux ceux qui ont su discerner en lui un photographe singulier. Pour ceux, dont je fais partie, trop longtemps restés au bord de l’œuvre, il est grand temps de faire amende honorable et de s’interroger sur les causes de cette mésestime.Le désintérêt porté à une vie consacrée à la création est, entre autres, la conséquence directe de l’état de la critique photographique française dans les années 1970.
Avec son ami Jean-Pierre Sudre, en s’écartant des chemins de la reconnaissance, en choisissant le Luberon, il a pris sciemment le risque de l’oubli. Ce livre – c’est son grand mérite – propose de remettre en face de nous un corpus éclatant, évident d’intelligence et de beauté.
François Cheval, conservateur en chef du musée Nicéphore Niépce, commissaire d’exposition
Il est difficile d’écrire sur le travail de Denis Brihat sans parler aussi de sa vie : son œuvre est en effet le résultat d’un choix d’existence, d’un engagement constant pour la photographie. C’est certainement une attitude que l’on rencontre plus couramment en peinture : l’artiste tout entier consacré à sa création, véritable raison de vivre et obsession de chaque jour, est une image qui traverse l’histoire de l’art. Elle est plus rare en photographie, mais prend tout son sens en ce qui concerne Brihat.
Didier Brousse, fondateur et directeur de la galerie Camera Obscura, Paris
Denis Brihat, Monograph Retrospective
This work is a unique travelogue of the work of the great photographer Denis Brihat. From his Niépce Prizewinning travel photos through India, to his stills of flowers, fruit and vegetables that have cemented his reputation worldwide, Denis Brihat’s B&W and chemically coloured work is part of the amazing history of contemporary photography.