Le Livre
Les vagues des crêtes des montagnes cévenoles s’admirent au soleil flamboyant du midi, dit-on. Mais dans la réalité de l’hiver, celle à laquelle fut confronté Cédric Gerbehaye, le soleil a été chiche. Il a fait froid et humide, très humide. Cédric n’aura donc pas connu le bonheur du réveil de la forêt, les fortes chaleurs de l’été et les vautours indolents. Est-ce cela qui l’a guidé vers une évocation si romanesque de ce pays, nouveau pour lui, dont les paysages ne sont que le recto ? Car ils sont habités ces territoires, par des gens courageux, obstinés, solidaires, taiseux parfois, mais peu rebutés par une nature exigeante.
Extrait du texte : « Un pays imaginaire peuplé de gens simples, très accessibles, sans prétention. Pourquoi imaginaire ? Parce que chacun s’en fait une idée différente. Les frontières sont floues ; qui peut dire où commencent les Cévennes, et où elles s’arrêtent ? Il y a quelque chose de très personnel et incertain. Un pays d’autant plus imaginaire que le temps que j’ai passé ici l’a été en grande partie dans la brume… La brume, ce n’est pas le brouillard. C’est comme une chape cotonneuse, avec les crêtes qui en émergent ; c’est beaucoup plus beau qu’un champ de betteraves en Belgique. »
Après Sète, ImageSingulières poursuit sa route quelque part du côté des Cévennes, à Aumessas, petit village à mi-chemin entre pays viganais et Rouergue. D’ici, nous continuons à défricher le champ du documentaire en produisant une résidence photographique, un livre et une exposition. Un·e photographe de renom ou émergent·e invité·e chaque année, pour dessiner peu à peu un portrait original de ce vaste territoire et de ses habitants au sein du parc national des Cévennes.