Couverture du livre De qui aurais-je crainte ?

Pendant ses quatre jours d’arrêt, elle ne fait rien. Elle ne veut plus toucher aux machines.
Elle ne touche pas à l’aspirateur.
Elle ne touche pas à la télévision.
Elle ne touche pas à son ordinateur.
Elle ne touche pas à la machine à laver.
Elle s’assied dans le canapé du salon. Elle coupe l’électricité.
Elle ne fait absolument rien. Elle ne croyait pas que c’était possible.
Lorsqu’une pensée pressante de s’occuper lui arrive, elle la coupe net. Elle ne lira pas de livre. Elle ne verra pas de film. Elle n’avancera pas dans le tri des photos de vacances.
Elle s’autorise à peine à se souvenir des choses.

– Alice Zeniter, De qui aurais-je crainte ?, 2015, coll. Collatéral, avec les photographies de Raphaël Neal.

 

En relisant en patientant, une chronique de confinement par Le Bec en l’air