La plupart des espaces, en ville et tout autour, jamais agressifs malgré les angles, sont vides. Vidés, abandonnés, désertés. Ils ne sont pourtant pas désespérants, simplement lourds d’un temps que rien ne vient agiter, contrairement aux bords mer caressés par le vent. Et ces espaces aussi obéissent à des choix de lumière souple, qui enveloppent, qui estompent d’une grisaille légère tout ce qu’elle touche et module.
Reste la mer, la mer que l’on regarde, que l’on cherche à voir, que l’on contemple, dont les vagues, parfois, se plissent en drapés sensuels. Cette mer qui sert de décor et d’apaisement, qui justifie les personnages immobiles à la recherche de perspectives. Une mer étale qu’à l’occasion vient contenir un agencement de cubes de béton générateurs d’écume. Sur l’un d’eux on peut lire, entre autres choses, tracés à la peinture blanche, ces mots : “Ton amour qui me brûle est si fort douloureux”.
– Christian Caujolle, Sète #19, 2019, avec les photographies de Vanessa Winship.
En relisant en patientant, une chronique de confinement par Le Bec en l’air